Il était une fois, aujourd'hui, lundi...
Il faisait beau et je n'avais pas très envie de faire le ménage prévu, alors je suis allée me promener. J'ai d'abord rencontré un cygne, au bout d'une petite île que je ne connaissais pas.
Il m'a dit, tout en s'ébrouant : "Regarde ces petites feuilles si jeunes et pourtant si vieilles, dessous, tu trouveras des fraises ! Ensuite, tu verras un vieil arbre et tu lui demanderas ton chemin."
J'ai vu les feuilles...
Et j'ai trouvé les fraises ! (Non maman, je ne les ai pas mangées!)
Ensuite, je suis tombée sur le vieux saule, tout étalé au milieu du sentier. Il m'a dit : "Tu vois petite, je suis très vieux, beaucoup de mes branches étaient trop lourdes et je ne pouvais plus les tenir, alors elles sont tombées. Pourtant, au fond, je reste jeune, regarde dans ce creux..."
J'ai regardé le creux en question et la petite feuille toute neuve m'a dit : "Enjambe la branche qui est devant toi et continue sur le sentier, ensuite avance toujours tout droit et en suivant les indications que te donneront les animaux que tu croiseras, tu trouveras ce que tu cherches!"
Fantastique les contes de fées, mais à vrai dire, je ne savais plus trop ce que je cherchais... J'espérais bien voir le héron; ou bien l'oiseau rouge (Cardinal rouge) qui est toujours flou sur mes photos; ou encore l'oiseau jaune (Chardonneret jaune) qui apparaît seulement (comme le héron) quand je n'ai pas mon appareil; ou peut-être l'oiseau bleu, celui que je croyais être pic mais qui est geai !! Et peut-être même bien un Indien sur son kayak, descendant la rivière... Bon, il ne faut pas rêver non plus !! Alors je me suis dit que, finalement, autant ne pas savoir, ce serait une véritable surprise !!
J'ai donc suivi le chemin indiqué par le saule, toujours tout droit (pas trop difficile en même temps, quoique... on peut très vite être distrait par un papillon, une mouche brillante ou n'importe quel courant d'air !). Au bout d'un moment, le chemin tournait... Que faire ?!
"Tchitchitchi ! Viens, suis moi !", dit une petite souris-rat-écureuil-quelquechose !
"Va jusqu'au bord de l'eau en marchant sur les cailloux, mais attention, QUE sur les cailloux ! Et moi, je m'enfuis !" Et "prlrlout*", la voilà partie ! (*Onomatopée paternelle signifiant la fuite agile et rapide d'un petit animal heureux...)
Alors sautillant de caillou en caillou, je me suis rapprochée de l'eau... Et là, une oie arrive...
Et fait sa gymnastique...
Ayant patiemment attendu qu'elle finisse de s'étirer le cou dans l'eau, je lui demande poliment mon chemin et elle me répond:
"Ah, malheureusement ma chère, je ne peux pas vous aider.
J'ai trop à faire vous comprenez !
Mais demandez donc à l'arbre sur lequel vous êtes appuyée,
je suis sûre que lui pourra vous aider!"
L'arbre, qui avait entendu, m'a renseigné sans broncher, contrairement à la commère oie, trop coquette ou trop pressée qui s'était tout de suite en allée. "Ah, ma pauvre enfant, si vous saviez comme les oies sont bêtes parfois, il est de notoriété publique qu'elles sont toujours pressées d'aller dans telle ou telle direction, mais que, pire que des poules, une fois sur place, elles ne savent plus ce qu'elles étaient venues faire ! Enfin, il vous faut aller en direction des feuilles rouges que vous voyez là-bas, après... je n'en sais pas plus que ça, on ne m'a pas tout dit !" Et pendant que je le remerciais, il s'est endormi !
Une fois que j'ai eu mis le grille-pain* sur les feuilles rouges, il me fallait la suite du chemin... c'est alors que j'ai vu passer un oiseau à la "gorge rouge" (dire les "G" avec la bouche en moue pour plus de fun!). Je me suis dit : "feuilles rouges, gorge rouge: suivons-le!"
Oh, bien sûr, dans n'importe quel comte de fées cette idiotie m'aurait certainement conduite dans un piège, mais je ne suis pas dans la fiction et à part me mettre la tête dans une branche ou m'étaler à cause d'une racine, il ne pouvait pas m'arriver grand chose ! ;)
Oh, bien sûr, dans n'importe quel comte de fées cette idiotie m'aurait certainement conduite dans un piège, mais je ne suis pas dans la fiction et à part me mettre la tête dans une branche ou m'étaler à cause d'une racine, il ne pouvait pas m'arriver grand chose ! ;)
Et là paf, l'oideau à gorge rouge (qui est un merle d'Amérique, en passant) se pose sur une branche et me regarde en penchant la tête. Ensuite, il me toise et me dit avec un pincement significatif :
_"Pourquoi me suis tu, drôle de bête à deux pattes ?"
_"Pourquoi me suis tu, drôle de bête à deux pattes ?"
Je lui ai répondu que je cherchais ma route et que je pensais que peut-être il pouvait me l'indiquer...
_"Pffff ! N'importe quoi, vraiment n'im-porte-quoi ! Tu pensais peut-être que j'allais te dire de suivre un oiseau bleu par la suite ?"
_"Un oiseau bleu ? Oh, où est-il ? Il est par-là ? Pas loin ? Je pourrais le voir ?"
_"Oh, chut ! Tu poses trop de questions petite impertinente! Oui l'oiseau bleu est là, suis le sentier et va l'embêter et lui poser tes questions à lui, cela suffit, tu m'ennuies !"
-"Bah ! Quel méchant oiseau vous êtes Monsieur le Merle d'Amérique, ce n'est pas parce que vous avez une particule que vous devez être aussi ridicule !"
(*Mettre le "grille-pain" sur qqch, ou lancer le "grille-pain", © Polochon)
(*Mettre le "grille-pain" sur qqch, ou lancer le "grille-pain", © Polochon)
Sur ce, j'ai tourné les talons et suis partie sur le sentier pour débusquer l'oiseau bleu... Mais voyez-vous, pour l'avoir déjà croisé, je sais que l'oiseau bleu est taquineur, toujours là où on ne l'attend pas, mais peureux... Le moindre bruit peut l'effrayer et alors c'est fini, il est parti !
Je me suis donc avancée à pas minitieux, évitant toutes les feuilles mortes qui auraient craqué sous mes pieds, ne posant que le bout de ma chaussure au cas où il faille sauter, reculer, tourner... Et je respirais tout doucement, sans faire de bruit... J'avais les oreilles et les yeux grand-ouverts... J'écoutais le moindre bruit, scrutais toutes les branches... Et tout à coup : "Snurfl ! Snrufl !" Un chien ! (Avec son maître, trop, beaucoup trop parfumé pour aller se promener dans un parc un lundi après-midi!!)
Je me suis dit : "Oh, non! Il va faire fuir tout le monde sur son passage !"
Mais heureusement pour moi, le chien et son maître ont fait demi-tour quelques mètres après m'avoir dépassée ! J'ai alors chassé de mes narines l'infâme odeur de parfum trop sucré du monsieur et me suis arrêtée un petit coup pour me fondre dans le bois. Puis, j'ai repris mon sentier, toujours attentive!
C'est là que, comme par miracle, au détour d'un tronc paf ! Un éclair bleu ! Je savais que c'était lui alors je me suis arrêtée net. J'ai enfin posé mes talons parterre, et j'ai observé... L'oiseau bleu faisait son nid !
Quand il a eu fini, il m'a dit : "Merci de ne pas m'avoir trop dérangé pendant mes travaux petit animal tordu! Je t'avais remarquée, oui, un arbre violet avec une écharpe colorée ça n'existe pas ! Mais puisque tu as été patiente, je vais te dévoiler un secret : suis un peu plus ton chemin, regarde un peu à ta gauche et tu verras... les diamants de la rivière Huron !"
Déjà ravie de mon "voyage-promenade" qui m'avait permis de voir l'oiseau bleu et tant d'autres choses, j'ai continué mon chemin comme me l'avait conseillé l'oiseau bleu ! Et voilà qu'il disait vrai ! Je suis restée une heure à regarder la mer... euh, la rivière pardon ;) et ses diamants langoureux de lumières éphémères...
Et puis, toute contente, je suis rentrée faire le ménage ! (Poin poin poin poiiiiiiin !)
THE END